Publié le 25 Décembre 2011

Rédigé par OMNIBUS

Publié dans #Expositions

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Publié le 6 Décembre 2011

HAUT LES MAINSflyer2


HAUT LES MAINS ! 

HOLD UP GRAPHIQUE ET SONORE
Exposition vente de dessins originaux, fanzines et micro éditions

Avec Manufacture ERRATA, LL COOL JO, Medhi Beneitez, Loïc Doudou, THX 1137 et invités.


Vendredi 16 et samedi 17 décembre de 14h à 19h, Omnibus présente une exposition éclair consacrée au dessin.
L'occasion d'acheter des œuvres originales et des fanzines à tous les prix et de découvrir des dessins muraux réalisés en direct.
A ne pas manquer !
Attention ouverture en nocturne le vendredi 16/12 jusqu'à 22h.
RDV à partir de 19h pour la soirée de lancement du catalogue Dérapage contrôlé réalisé par l'association Omnibus.
Performance sonore à 20h. Soupe et rock'n roll pour finir la soirée !

 

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Rédigé par OMNIBUS

Publié dans #Au programme

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Publié le 1 Décembre 2011

Béatrice Darmagnac, dîplômée de l'ESAC de Tarbes en 2010, s'installe dans le laboratoire d'Omnibus pour une résidence atelier de six mois. Durant cette période, elle poursuit ses recherches théoriques et plastiques autour de la sculpture du paysage interne, avec la communication et la pensée matière comme outils.

 

Différentes pistes de travail sont envisagées :

- La télécommunication illimitée avec "Le paysage immobile" et "Je sais que vous existez".

- Internet et le phénomène de la rumeur, avec la pièce "Jeux d'absence" réactualisée

- Les petites annonces avec le projet "Phœnix".


 

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Projet Rumeur, premier acte

Images issues du diaporama "Jeux d'abscence"

Garden, exposition personnelle, Fondation ANPQ, 2010

 

 


Projet de recherche dans le cadre de la résidence atelier/laboratoire au sein de l’association Omnibus.

 

Prenant racine dans mon travail antérieur, le développement futur de cette recherche s’axe sur la notion de paysage et notre propension à s’y mesurer, à le définir, à le vivre et l’inventer.

Confrontation d’une intériorité à un espace, et de la transformation que le paysage suscite dans notre construction intime, il s’agit d’un échange, d’un va et vient incessant dont je veux me saisir. Transversalité entre l’intime et l’universel, je veux parler de cette interdépendance et créer des projets plastiques issus de la poétisation de mes connaissances sur ce questionnement.

 

La réflexion engagée, intercontextuelle, prend appui sur des théorisations issues des artistes du Land art tel Robert Smithson et son projet  Une sédimentation de l’esprit , des réflexions scientifiques de biologistes comme Jean-Claude Ameisen et son écrit sur La sculpture du vivant, des pensées matérialistes d’Aristote ou de celles d’observateurs jardiniers comme Gilles Clément présentant ses redéfinitions de ce qu’est aujourd’hui le paysage, son évolution.

Toute cette recherche se focalisera sur la matérialité qu’engendre ces questionnements, car je suis plasticienne, agent transformateur à part entière.

 

Je m’appuierai pour cela, sur les valeurs de diverses structures, comme l’Omnibus, lieu de résidence atelier/laboratoire, que je fréquenterai d’Octobre 2011 à Avril 2012. Je chercherai aussi à établir de nouveaux contacts pouvant engendrer des partenariats : l’Observatoire du Pic du Midi de Bigorre dans un temps premier, puis progressivement avec la fondation Diversiterre gérée par l’entreprise EDF, le Centre d’étude et de recherche sur l’architecture vernaculaire (CERAV) et l’INRA, le Parc National et le CNRS pour ses études CEPAGE et GEODE, des artistes opérant dans le champ de l’art contemporain, des lieux d’expositions, des écoles supérieures d’art (…).

L’objectif de cette résidence est de produire des projets plastiques, continuer ma recherche théorique, organiser des interviews et des rencontres. La transmissions des savoirs est primordiale et je  proposerai des journées rencontre à l’atelier avec le public scolaire, du primaire aux écoles supérieures.

 

Le point d’encrage de mes projets est l’intérêt particulier que je porte à la notion de paysage et l’expérimentation de son espace. De cet attachement partent mes réflexions sur l’arpentage, l’errance, la notion d’EXO[1], et de paysage interne, ouvrant d’autres champs, de nouveaux paysages, une re-définition actualisée.

 

Étant dyslexique, j’ai créé, un jour, par une connexion incongrue, un néologisme qui me séduit, que je décidais de conserver dans mon lexique : arprentissage. Régulièrement en lutte contre ce type d’interférences lexicales, il me sembla évident que celle-là faisait sens. L’arprentissage est le fait de mesurer le temps et l’espace par l’expérience physique de l’arpentage, par l’apprentissage cognitif et de constater la transformation qui s’opère dans l’espace intime de la pensée et son interdépendance avec le milieu fréquenté. Cette méthode me mena à l’observation de l’érosion dans le milieu naturel et au constat que je changeais moi-même, que je me construisais, que j’étais aussi mon territoire. Je ne pouvais que m’identifier, et traiter plastiquement ce lien intime.

Je veux resserrer mes recherches autour de ce processus, le définir mieux, voir où cela me mène dans la pratique plastique et le raisonnement théorique ; voir ce que je peux retirer d’une telle interrogation dans mon engagement de plasticienne et de diffusion des savoirs.

 

Quelques orientations semblent se dessiner dès aujourd’hui.

 

Une liaison s’établit entre mon questionnement et le mouvement Land art. Je m’intéresse en particulier à ses occupations d’espaces et son intérêt pour la matière. La Terre, les nouveaux matériaux, leur utilisation, leur mise en espace dans le paysage dimension, mais aussi, et de façon plus intéressante pour mon sujet, l’approche d’un paysage interneen liaison avec le paysage externe.

Dans Une sédimentation de l’esprit : Earth projects, texte rédigé par Robert Smithson in Artforum en septembre 1968, une analogie est instaurée entre l’esprit et le paysage.

« L’esprit humain et la terre sont constamment en voie d’érosion ; des rivières mentales emportent des berges abstraites, les ondes du cerveau ébranlent des falaises de pensée, les idées se délitent en blocs d’ignorance et les cristallisations conceptuelles éclatent en dépôt de raison graveleuse. » L’idée de  géologie abstraite  est avancée dans ce texte.

Joseph Beuys dans sa déclaration publiée à l’occasion de son exposition personnelle  à la galerie Anthony Offay à Londres en août 1980, nous livre une possibilité de redéfinition de la sculpture qui pourrait être complémentaire de cette piste de recherche : « […] la notion de sculpter peut-être étendue à des matériaux invisibles utilisés par tout le monde : Formes de pensées – Formes de paroles – Sculpture Sociale – Comment nous modelons nos pensées ou comment nous façonnons nos pensées en mots ou comment nous modelons et façonnons le monde dans lequel nous vivons : La sculpture comme processus évolutif […] ».

Il existe bien alors, sous le regard de ces deux considérations, deux orientations qui s’affirment : le façonnage interneet externe pour créer le monde.

Elles peuvent être mises en écho avec mon principe d’arprentissage, cognitif et pragmatique, et introduire le questionnement important sur la matière et sa plasticité, sa possible mutation, son altération ou son vitalisme, dans le contexte d’un paysage intérieur en interaction avec le paysage environnemental. L’artiste est un agent de transformation du paysage qui se nourrit de ce qui l’environne dont il est directement dépendant. Il influe, sculpte, modifie, agit, comprend et poétise.

 

Je souhaite tout d’abord définir ce qu’est le paysage contemporain et intervenir en son sein pour mes projets plastiques. Pour définir le paysage externe, je souhaiterais rencontrer Gilles Clément et établir un dialogue, un échange.

Gilles Clément est un jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste et écrivain français. J’ai assisté à plusieurs conférences qu’il présentait durant les années 2010 et 2011. Un travail a été instigué par l’école des arts et céramiques de Tarbes (actuelle ÉSA des Pyrénées), avec qui je suis en collaboration pour divers projets plastiques et théoriques, et je souhaiterais poursuivre la découverte des théories et définitions amenées par cet homme. Il développe les notions de Paysage Planétaire, de Tiers Paysage et de Jardin en Mouvement qui met en exergue la relation de l’humain à son environnement et son adaptation au milieu, ainsi qu’ aux nouveaux rythmes et espaces de la vie contemporaine.

Gilles Clément souligne lui aussi l’interaction entre un possible paysage interne et le paysage externe : « Le paysage renvoie chacune de ses perspectives aux perspectives intérieures de celui qui le contemple. Le jardin est la démonstration d’une pensée. Le paysage, symptôme culturel, création de l’esprit, ne sera rien sans une image qui lui soit propre, atteinte et gagnée à travers le corps : le jardin. Tout homme, assujetti à sa propre cosmogonie, porte en lui-même un jardin qui traduit le paysage et, au second plan, l’univers entier[2]. D’où l’impossibilité de réduire ce lieu à des limites physiques. »[3].

 

Le développement de l’idée de sculpture interne tentera de se développer selon l’attention portée à l’analogie entre les concepts de Jean-Claude Ameisen et son principe de sculpture du vivant et Aristote dans son expression du matérialisme.

Jean Claude Ameisen, est médecin et chercheur. Ses découvertes ont bousculé la conception des définitions de vie, de mort, et de sculpture, en établissant le fait d’un conditionnement des cellules par la qualité de communication d’échange entre elles. Le résultat de cette communication crée une structuration depuis notre intérieur, une sculpture, qui donne forme à notre corps, notre système immunitaire, notre cerveau, notre pensée. Aristote, dans son livre Physique, livre II, essaya de répondre à la question : « Qu'est-ce que l'être ? » Selon lui, toute chose comporte deux aspects : la matière (ce qui constitue l'objet ou l'être) et la forme (ou eidos, ce qui détermine l'objet ou l'être). Pour Aristote, la matière est essentiellement indéterminée (elle change d'aspect). Quatre causes permettraient d'expliquer l'existence des choses ou des êtres : la cause matérielle, la cause formelle, la cause efficiente (modelant par agents) et la cause finale comme l'intention, la téléologie, principe que j’ai déjà développé dans mon mémoire de Master 2.

Il est donc possible d’envisager une dialectique entre ces deux auteurs et de créer une résonance avec la question du paysage interne, et ébaucher une définition du paysage externe.

 

Sur le questionnement de l’intériorité, de la forme de la pensée, il est intéressant de se rapprocher de Sir Roger Penrose, d’une façon transversale modérée entre art et science, car il n’est plus question pour moi de me laisser aller à la fascination, mais à une pratique plastique, une poétisation des notions que je peux aller chercher dans ce domaine, mais de les traiter dans le champ de l’art, les réinvestir.

Physicien et mathématicien britannique il s’est intéressé à la neurobiologie de la conscience : il admet l'existence d'un monde des idées, tout en le faisant entrer dans un cadre physique/mathématique, donc in finematérialiste. La pensée serait matière. Il est possible de mettre cette réflexion en résonance avec les matérialistes grecs. Selon Simplicius, Démocrite admettait deux principes de formation de l’Univers. Le plein, qu’il nomma, à la suite de son maître Leucippe, atomos, c’est-à-dire  indivisible ; le vide dans lequel se déplacent les particules de matière pure, minuscules, invisibles, indestructibles et infinies en nombre. La diversité de tout ce qui est, découle de la multiplicité des formes qui peuvent naître de la combinaison des atomes, même les pensées, le verbe.

De là se dégage une problématique autour de la matière dans un espace contextualisé et de ponts de communication, d’interaction entre les deux espaces, mais aussi d’agents actifs et de formes résultantes de processus. Les champs de la création plastique sont alors ouverts vers ces divers principes.

 

Quels seront les espaces que nous aurons définis? Quels seront les ponts jetés entre eux ?  La pensée n’est elle pas une force de formalisation ? La communication dans son sens large n’est-elle pas le moyen de passer d’un espace à l’autre ? Quels types de communication ? L’art est-il un moyen ? Comment est-ce que je l’utilise alors pour communiquer?

Pouvons nous modifier le monde ou les êtres, par l’art ?

Si la pensée est matière, la communication ne l’est-elle pas aussi ?

Quels seront les résultats de ces considérations dans ma pratique plastique ? Quelles formes seront construites ? Quel sera le processus de fabrication ? Aura-t-il été influencé par ces recherches ?

 

Plastiquement, les pistes actuelles de développement tendent à s’orienter vers une pratique de la communication.

Plusieurs pièces faisant appel à l’utilisation des outils de communication contemporains seront mises en place :


La télécommunication illimitée :

- Projet Je sais que vous existez. Basé sur le principe que développe Jean-Claude Ameisen, que la communication entre les cellules conditionne leur existence et leur désir de maintient en vie, une série d’appels ayant pour but de délivrer un message identique aux personnes jointes, dont la sélection est effectuée au hasard des pages blanches de l’annuaire, sera effectuée et enregistrée. Je veux créer un lien direct avec mes contemporains, établir une communication verbale positive. Le message est le suivant : je sais que vous existez. Si je poétise le fait que la pensée a une forme, que la communication par le langage puisse être un outils, la télécommunication un moyen, une prothèse, je peux considérer que ce biais est une voie pour effectuer une sculpture que je considère comme interne.

 

- Projet voyage immobile. Je décris aux personnes jointes sur le même principe que le projet précédant, un paysage imaginaire ou réel. La personne si elle joue le jeu, se laisse porter et créer des images propres à son intimité et son expérience de vie, son champ lexical, sa culture, son imaginaire. La même description de paysage est donné à chacune de ces personnes. J’effectue de la sorte une sculpture dans l’intimité de ces gens, tout en les rendant acteurs de la matérialisation de cet univers, de cette pensée.

 

Il est possible d’envisager ces deux projets sur le format de diffusion des messages enregistrés en diffusion dans l’espace urbain. Il est envisagé de penser à une machinerie capable de sculpter matériellement par la voix.

 

L’internet : la rumeur est une notion qui m’intrigue, m’attire. Elle est omniprésente dans le contexte contemporain, invitant les faits et les fabulations à se télescoper savoureusement, dramatiquement. Car il s’opère un changement de regard. Une sculpture du regard ?

Je vais tenter d’instiguer la rumeur de la plantation d’un jardin invisible, à base de plantes pyrophites[4], ne pouvant fleurir qu’après La catastrophe radicale.

« Jeu d’absence » est un travail que j’ai engagé sur le terrain depuis deux ans sur près de 100 sites, dont trois lieux expositions (ANPQ Foundation Péret 2010, « Jazz à Luz » Luz St Sauveur 2010, et « Dérapage Contrôlé » Tarbes 2011). Le processus est simple : je plante des graines qui ne pousseront jamais si l’homme se maintient dans une attitude de sauvegarde de son paysage, de son environnement.

Il s’agit ici de changer de support, de médium, de donner à voir. J’utiliserai les codes de la communication graphique et des techniques de diffusion de l’information. Si le processus fonctionne, il devrait il y avoir propagation, expansion, du message avec son lot de modifications, de mensonges, de relance. Cela produira de l’image, du texte, de la parole.

 

Les petites annonces : je désire faire appel à la population pour le don de cendres issues de crémation pour constituer une pièce s’inspirant du concept de mémorial.

Comme il est d’usage de faire le don de son corps à la science, je souhaite présenter la possibilité de faire don de son corps à la l’art, après son érosion extrême, finale : le retour à la poussière universelle, composant de chaque élément de tout ce qui est connu.

Les cendres seront réunies dans des urnes et présentées dans une scénarisation spectaculaire mais sobre, sur un socle, éclairées pour souligner l’importance de l’entrée dans le champ de l’art. Memento Mori contemporain ; possible flatterie d’ego dépendant de la conservation et de l’histoire, de ce que porteront les spectateurs en rencontrant l’œuvre comme l’imaginait Malraux.

 

Dans un questionnement totalement contemporain sur la notion d’espace et le frigolismede la matière, j’espère pouvoir mener cette étude au sein de l’association Omnibus, et ainsi créer certains des projets plastiques grâce à des partenariats.

 


[1] Qui est extérieur à la sphère terrestre.

[2] « Le fait que dans un lieu de culture, contrôlé et circonscrit, cohabitent le visible et l’invisible, oblige à considérer ce lieu, le jardin, comme le territoire de l’âme où l’artifice, quels que soient les capacités et les résultats, se met au service des visions les plus lointaines. »

Gilles Cément, inGilles Clément, Neuf jardins, approche du jardin planétaire, sous la direction d’Alessandro Rocca, Actes Sud. p 8

[3] Gilles Cément, in Gilles Clément, Neuf jardins, approche du jardin planétaire, sous la direction d’Alessandro Rocca, Actes Sud. p 8

[4] plantes dont la dormance est levée que si elles passent par le feu, les acidités de fumées, ou bien qu’elles soient scarifiées par des explosions.

 

Texte de Béatrice Darmagnac, largement inspiré du document créé pour la candidature au Doctorat, document artiste

 


Travail en cours, décembre 2011

 

Fig 12 . Glissement de terrain rotationnel

Langue, niche d'arrachement
gouache noire sur mur béton, acrylique blanche.
270 x 135 cm, Omnibus résidence/atelier/laboratoire, Béatrice Darmagnac, 2011.

glissement fini

glissement situation géné

 


Travail en cours, janvier 2012

 

Erosion mémoire

Dessin mural à la gouache noire

etape-1-fresque-souvenir.jpg

 

Projet La part des anges

Recherches sur table

la part des anges

 

Projet Métamorphose Lucie

Recherches sur table
métamorphose lucie

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